top of page
  • Karine Pho

« Fake news », « Charge mentale »… L’art du concept qui révèle une vérité (ou pas)


J'aime la Vérité de Ben

Les philosophes ont depuis longtemps su synthétiser en un ou deux mots des situations, des images, des pensées. Ce qu’on appelle le concept peut être défini comme une représentation mentale abstraite et générale, objective, stable, munie d'un support verbal.

Deux exemples en lien avec l’actualité parlent d’eux-mêmes.

Avec les dernières grandes élections britannique, américaine et française, nous sommes entrées dans une nouvelle phase d’émission/de réception de l’information. Les « Fake news » ont trouvé une jolie place au soleil sur nos différents moyens de communication. Ce concept antinomique démontre la force de l’émotion et de la croyance dans nos sociétés actuelles, au détriment d’une vérité factuelle. Descartes se retournerait dans sa tombe. Certains parlent de post-vérité, qui se révèle dans un contexte politique par exemple. Ainsi, avoir la vérité de son côté ne suffit plus forcément à convaincre les électeurs, davantage enclins à suivre celles et ceux qui font appel à leurs émotions et à leurs croyances personnelles. Des professionnels de l’information sont censés nous aider à discerner le vrai du faux, ils sont plus que jamais importants aujourd’hui, face à l’explosion des sources d’information, plus ou moins sérieuses. C’est pourquoi pour les détracteurs de la vérité, rabaisser ces professionnels devient un sport national : à bas les journalistes, à bas l’intelligentsia.

Autre concept qui a dernièrement fait un certain succès, c’est l’idée de « charge mentale », illustrée par Emma dans une bande dessinée. Ce concept illustre l’ensemble des tâches ou devoirs à effectuer dans la journée, dans la semaine, qui polluent parfois l’esprit. Ce concept date des années 80, mais il a refait surface de manière tonitruante sur les réseaux sociaux et dans les médias dernièrement, sans doute parce que la dessinatrice a su mettre en scène cela de manière imagée et accessible. Il est vrai que la responsabilité des affaires familiales incombe souvent à la femme, combien de parents autour de moi se sont retrouvés dans ce concept ? Il se cache derrière cela aussi une notion de perfection à vouloir atteindre, une volonté de tout réussir professionnellement et personnellement, de ne pas lâcher prise et de tout contrôler. Prise de recul et co-gestion harmonieuse peuvent sans doute aider à résoudre cela. Même si c’est plus facile à dire qu’à faire.

L’art du concept, c’est l’art de mettre des mots sur ce que l’on ressent ou ce que l’on vit. Il est surtout pertinent s’il parle à un grand nombre ou en tout cas à un ensemble de personne. Force est de constater que parfois ce support verbal peut avoir une force importante, révélatrice et même transformatrice au sein de nos organisations ou de nos sociétés. Prendre conscience, c’est déjà un pas vers la guérison nous diront certains.

bottom of page