Alors que certaines marques ont été au plus proche de la jeunesse et des ‘’faiseurs de tendances’’ pendant des années, il arrive à un moment donné qu’un certain décalage se créé.
Mon père étant architecte et ma mère travaillant dans le domaine des arts plastiques, j’ai toujours grandi avec un Mac. D’abord l’Imac rond, pop et coloré, puis l’Ipod, puis l'Iphone 2, l'Iphone 5c… J'ai choisi la voie de la communication pour ma vie professionnelle : les ordinateurs à la pomme sont légion en agences. Piquousée, on peut le dire. Et oui, Apple, l’apanage des professions créatives, des gens qui pensent différemment, qui utilisent leur cerveau droit.
Même si je reconnais toujours aux produits Apple une simplicité essentielle du design et des ergonomies de navigation excellentes, il y a eu quand même cette sensation d’être un peu enfermée dans le système : mes musiques ne m’appartiennent pas, on ne peut pas ajouter de la mémoire... et puis ce culte à l’extrême voué à la marque qui dénote tout de même d’une douce hystérie collective consumériste. Sans parler du centre de ma ville de naissance, Aix-en-Provence où notre bon vieil office du tourisme situé sur la Rotonde a été remplacé par un Apple Store grandiloquent. Alors, oui j’ai quitté l’Apple land. Depuis, j’ai vu la publicité qui commence avec des chats (même si j’adore les chats) et cela m’a bien conforté. Elle est où cette marque disruptive, qui a su casser les codes en publicité, comme pour la sortie du Macintosh en 1984 ou celle de l’Ipod.
Autre exemple, l’esprit Canal roi, bien connu dans les 90s : arrivent-ils à faire perdurer encore cela aujourd’hui ? Evidemment certaines émissions continuent à séduire les jeunes. Mais la consommation de la télé, de l’offre et des formats de programmes ont changé. Canal + doit-il avoir peur de Netflix ? Oui biensûr. Demandez aux plus jeunes.
Après il y a des marques qui s’appuient à juste titre sur leur côté vintage. La tradition, l’ancrage historique et/ou territorial a le vent en poupe. Le bibendum de Michelin ou la croix rouge qui sert les causes humanitaires n’ont pas tant vieilli, ils restent des repères rassurants, surtout dans ces temps particuliers.
Il y a donc une différence à faire entre ‘’vintage’’ et ‘’vieillissement’’. On considère qu’une marque vieillit à partir du moment où elle perd contact avec les leaders d’opinion ou les jeunes générations. Quand la marque vieillit, il faut la repenser et la repositionner. Peu importe le secteur. Il faut être en phase avec sa jeunesse et/ou avec les personnes qui initient les tendances. C’est la dure loi du marché. En même temps cela oblige une remise en question de la part des organisations, qu’elles soient entreprise, institution ou association. Le doute fait avancer. Et tant mieux, c’est plutôt au bénéfice du consommateur ou du citoyen.